PEINTURE

« Par un travail de transparence et de superposition, Ariane Ouellet crée tour à tour des images dont les percées visuelles provoquent un effet d’aller-retour entre la surface et les infimes couches internes. Son travail de composition architecturale, mis en œuvre par de multiples vecteurs auxquels se mélangent des motifs autant organiques que géométriques, trouble d’emblée la perception spatiale traditionnelle. »[1]

[1] Extrait de texte de présentation de l’exposition Les cinq plaisirs capiteux, par Rock Lamothe et Julie Alarie-Lavallée, 2010.

Ariane Ouellet a d’abord exploré la photographie pendant une dizaine d’années avant d’ajouter la peinture à sa pratique. Son approche documentaire du portrait privilégie le dépouillement du noir et blanc alors que son univers pictural en peinture se déploie dans la couleur. Si un élément dominant unit les deux univers d’Ariane Ouellet, c’est sa fascination pour la lumière.

L’artiste est atteinte de synesthésie; ce phénomène neurologique lui fait percevoir certaines musiques et sonorités en couleur. De 2008 à 2018, elle travaille principalement à partir d’associations sysnesthésiques, traduisant en images colorées et abstraites tantôt une personnalité, tantôt une musique. Son travail fait souvent référence à la composition de la mémoire, laquelle se tisse d’une multitude d’infimes évènements qui, en s’accumulant comme des strates, finissent par composer un univers, parfois flou, toujours complexe. Cette démarche en peinture est instinctive. La couleur et la lumière sont des éléments prédominants dans les préoccupations picturales.

Depuis 2018, son travail d’atelier amorce un virage en amenant au cœur de sa production une approche plus figurative. Elle puise ses thèmes dans l’environnement intime de sa vie de famille, dans la beauté du banal, dans la lenteur, l’observation de la lumière changeante, dans le vacuum d’une quête spirituelle terrestre. Ces dernières années, elle assume complètement cette dimension de la maternité qui la met devant l’inexorable et angoissant passage du temps, et se pose comme observatrice de la transformation des corps, du déploiement de l’âme, du changement de l’enfance à l’adolescence, et tente de témoigner de tout ce qui nous échappe ou nous échappera bien trop vite.

Ses œuvres sont comme des refuges, invitant à la contemplation. Elles sont comme des instants suspendus loin du chaos, pourtant on y sent le foisonnement de la vie qui s’incarne dans un monde parfois végétal, parfois humain, parfois à la rencontre des deux règnes.

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